mardi 30 septembre 2008

Привет люди !

Enfin 5 minutes pour mettre mon blog à jour ! Je m’étais promis de le tenir plus souvent à jour, mais bon, je me heurte à plusieurs problèmes : 1) J’ai quand même des journées bien chargées, entre les cours de Russe, les cours d’informatique, les cours de piano, et plein d’autres trucs en vrac… 2) Petit problème technique : je suis parti à Tomsk avec un EeePc (si vous savez ces tout petits ordis). Le problème c’est qu’un EeePc c’est pas lourd, ça va sur Internet, c’est rigolo, mais quand on installe Photoshop dessus, et qu’on lui demande un réglage de niveaux, ben il fait moins le malin l’EeePc. Donc je passe pas mal de temps à attendre que mon ordi daigne me modifier mes images que pour que je peux après les mettre dessus mon blog, et que après il y a plein de photos alors il est joli...

Aujourd’hui, jour de célébration : je viens de récupérer mon passeport !!! A partir d’aujourd’hui, je suis de nouveau un être humain, j’ai un nom, une nationalité… et un visa ! Cool. Bon, pour récupérer un passeport à la police russe, compter une bonne heure et demie. J’en ai profité pour jeter un œil au dossier de mon agression : 10 centimètres de feuilles A4. Et des protocoles par-ci, et des déclarations par là, empreintes digitales, photocopies des pièces d’identités. Maintenant je comprends pourquoi ça a pris autant de temps… Administration russe.

Sinon, quoi de nouveau ? A Tomsk, c’est l’automne. Et comme il y a des arbres partout, les paysages sont bien sympas. Le mauvais côté des feuilles qui tombent, c’est qu’une fois qu’elles sont tombées, on voit les bâtiments qui sont derrière. Et la c’est franchement gris. Les arbres, cache-misère ? Mais non…


Ca c'est le chemin que je prends tous les jours pour aller à l'université. Elle est belle ma vile hein? Plus belle que Krassnoyarsk en tout cas.


Météo : a fait froid. +3°C hier à 19H, la plus basse des températures pendant le jour actuellement. La nuit, le mercure tombe facilement en-dessous de zéro.

J'ai trouvé ça sur un site de météo, ils donnent les températures sur le mois. (Orange pour le jour, noir pour la nuit). Et comme à chaque fois que l'on met un graphique, il faut en faire la synthèse, j'en arrive à la conclusion que, depuis le 1er septembre, la température a baissé.


Décompte des Français à Tomsk : Grégory retourne en France, pour cause fin de stage. Et Emilie arrive de Paris pour enseigner le Français. 3 – 1 + 1 = 3, le compte est bon, on est toujours trois.

Invasion allemande : les allemands sont partout à Tomsk ! J’en arrive à regretter de pas avoir pris Allemand 2ème langue, ça m’aurait été tellement plus utile. Eddy, mon nouveau roommate, qui est à moitié allemand et à moitié russe ; Robert et Robert (il y a deux Robert attention) sont donc tous les 3 allemands. Et on a fait une petite soirée, que l’on croyait typiquement russe : de la vodka avec du poisson ! Que ça a l’air prometteur !


Ben voila, tout est là. La vodka, les verres CCCP, le poisson sêché...


Donc le principe, c’est de boire un verre de Vodka, puis de manger un morceau de poisson pour faire passer le goût. Tout ça dans des super verres CCCP ! Mais là où le russe est vicieux, c’est que le poisson est tellement dégueulasse que l’on est bien tenté de reprendre un verre de vodka, histoire de faire passer le goût du poisson ! Mauvaise idée !!!


Mmmmmmmm!!! Bon appétit bien sûr!


C’est après qu’on s’est rendu compte que le poisson était pas fait pour aller avec la vodka, mais avec la bière. Sheiser ! S’en suivent d’autres expériences : vodka et pâté, vodka et jus de tomate (ah oui le Russe est un grand fan du jus de tomate. D’ailleurs j’en ai goûté ici pour la première fois, et c’est vrai que c’est super bon.). Le « vodka jus de tomate » est excellent. J'avais aussi acheté une bouteille de Chardonnay, en me disant "Génial ils ont du vin français", mais une fois la bouteille ouverte, je lis "Wine from Bulgaria" écrit sur le bouchon. Les enfoirés!!! La soirée se termine sur des airs de guitare et de ukulélé.


Bon, une fois n'est pas coutume, je mets une photo de moi pour faire plaisir à ma môman.

Pour finir, mon projet du moment : c’est déménager. Pourquoi déménager ? C’est un peu à cause de Dimitri (Belge) et de Jason (Américain). Ils ont tous les deux déménagé dans un appart en plein centre ville. Ils ne payent pas trop cher, et leur appart est génial : Un grand salon, deux chambres, une cuisine un peu « à la russe », un peu ancien temps quoi. Vraiment le super appart. Bien placé en plus, à 50 mètres de la rue Lénine (la rue principale de Tomsk). Et donc, quand j’ai vu cet appart, j’ai pensé : whaou trop bien. Charline et bien d’accord, et depuis, on cherche des apparts dans Tomsk. Et ça, c’est très très drôle ! Entre acheter le journal du coin pour les petites annonces, le lire (avec beaucoup de peine), appeler les gens et leur demander si c’est possible de visiter, etc…


Heu... Les petites annonces en russe, c'est pas simple. J'ai même trouvé une annonce qui disait:
Loue appartement (bien)
2 chambres (bien)
Eau froide (oui ça peut servir)
Eau chaude (oui aussi)
Douche (en effet, on le dit jamais assez, mais c'est pratique)
W.C dans la rue (ah... bon ben non alors)


Heureusement, on a reçu de l’aide de Svetlana, une fille très sympa qui travaille au centre Germano-Russe de TPU. Et maintenant, on est en contact avec une « Agence », une femme qui parle un peu le français (heureusement), donc entre le russe et le français, ça va pas trop mal. Le premier appartement qu’on a pu visiter, c’était pas vraiment ça. L’appart était grand, trois chambres, un beau salon, mais la cuisine était crade, et la salle de bain en mauvais état. Et partout, il y avait des vieilles tapisseries marron foncées avec des fleurs, un chic fou. L’un dans l’autre l’appart était vivable, et j’aurais bien voulu y vivre s’il avait été en centre-ville. Mais ce n’était pas le cas : il était dans une banlieue de Tomsk : le revers du décor. Des immenses immeubles aux couleurs rayonnantes, du gris clair au gris foncé. Et donc, pour aller de l’appart à l’université, il aurait fallu prendre le tram…

Petite parenthèse sur le tram : c’est le meilleur moyen de transport du monde. Vraiment. Pour ceux qui ont vu « Avalon », c’est exactement comme dans le film. Pour les autres, c’est magique : le tram est un train qui avance très lentement, en faisant des étincelles sur le câble électrique, et qui produit un doux crissement au niveau des rails. Le mieux, c’est de le prendre à la tombée de la nuit : là, vous avez en plus la lumière intérieure intermittente. Et tout ça pour la modique somme de 5 roubles !


L'image-qu'a-rien-à-voir-avec-le-sujet du jour. J'aimais bien cette petite roulotte, mais j'ai foiré ma photo, alors pour éviter qu'on voie le flou je l'ai un peu photoshopisée. Ca ne se voit pas du tout, hein?


Donc voila, pour l’appartement, affaire à suivre. Demain je vais dans une agence avec Charline, ça sera plus facile pour s’expliquer que par téléphone. Et après-demain, une visite d’appart est prévue. D’autres personnes seraient intéressées aussi, en particulier Robert et Robert, donc si on trouve un grand appart ça pourra être sympa, dans le style « Auberge espagnole »…. L’ « Isba Russe » ???

Voila, c’est tout pour aujourd’hui ! A plus !

dimanche 21 septembre 2008

Le jour où j'ai failli être expulsé

Bon. Je me lance. De toute façon, il faudra bien que je la raconte un jour, cette histoire.

Dimanche 14 septembre 2008, rue Lénine, Tomsk, Russie. A 18h environ, j’ai été attaqué par un groupe de 4 personnes, qui m’ont frappé, puis volé mon sac et mon portefeuille. Je n’ai pas trop envie de m’attarder sur cette partie de l’histoire, mais en gros ça s’est passé comme ça : Je me baladais dans la rue Lénine, et une fille m’a demandé une cigarette. Voyant que je ne parlais pas très bien russe, elle a commencé à me demander d’où je venais, ce que je faisais ici, etc… Tout ça en russe bien sûr. Et 5 minutes après, sont arrivés 4 types. Ils venaient vers moi en courant, et ce qui devait arriver arriva. Ils ont pris mon sac, et mon portefeuille. Et dans mon portefeuille il y avait un peu d’argent, et tous mes papiers : permis de conduire, passeport, carte d’étudiant,… Ce qui fait que dimanche 14 septembre 2008, à 18h01 environ, je me suis retrouvé en Russie, sans-papiers, donc en situation illégale.

Pourquoi c’est arrivé ? Et pourquoi à moi ? J’en sais rien, mais j’ai ma part de responsabilité aussi. Parce que je n’ai pas été méfiant, parce que je me suis arrêté dans la rue pour discuter avec quelqu’un que je ne connaissais pas (ce qui, apparemment, il ne faut jamais faire, et encore moins en Russie). Voila, j’ai eu ma leçon, je recommencerais plus.

Mais ce qui m’a fait le plus peur, c’est ce qui s’est passé juste après. Tout le monde s’était barré en courant, et moi j’essayais en vain de leur courir après, saignant de la bouche, du nez… Et à ce moment un type est venu vers moi. Je lui ai demandé si il avait appelé la police, il m’a dit que oui, qu’il fallait que j’attende ici, que la police allait venir, etc… Entre temps, un pote à lui arrive, et m’offre une clope et de la Vodka. Je ne comprenais pas tout ce qu’il me disait, mais en gros il cherchait à me réconforter. Et puis, au bout d’une demi-heure, un taxi est arrivé. Il m’a dit de monter dans le taxi, qu’il allait m’emmener à la police. Et une fois dans le taxi, il commence à me parler de trucs, du genre : « La police russe n’est pas comme a police française, il faut payer pour récupérer ton passeport » et « Surtout tu dis pas que tu es français » . En plus, le taxi prenait des rues de plus en plus craignos, et s’éloignait peu à peu du centre-ville. Donc j’ai pris peur, j’ai demandé au chauffeur de s’arrêter, et je suis sorti et rentré à pied.

Il s’est avéré qu’en fait, ces personnes qui m’ont embarqué dans le taxi faisaient partie de la même bande que ceux qui m’ont frappé. Donc, à la réflexion, je ne sais toujours pas ce qu’ils comptaient faire de moi. Je n’avais plus d’argent, et le meilleur scénario est : Ils voulaient négocier le retour de mon passeport ; le pire étant : ils comptaient me jeter dans les marais en dehors de Tomsk. Et, bien sûr, la majorité des gens me demandent « Mais pourquoi tu es rentré dans ce foutu taxi ? » Ben je n’en sais rien. Parce que ces gens essayaient de m’aider, parce qu’il m’était déjà arrivé une merde aujourd’hui, et que deux merdes à la suite étaient peu probables (ce qui est, évidemment, complètement faux). Parce que je n’étais pas vraiment capable de réfléchir posément, aussi.

Alors, pareil que pour l’autre, j’ai bien enregistré la leçon. Ne jamais monter dans un taxi avec des étrangers, quelle qu’en soit la raison.

Juste après, je suis rentré au dortoir, demandé à Iossef (Tchèque) de m’aider pour expliquer tout ça à la police. On est donc allé au poste. La déposition a duré plusieurs heures. Entre-temps, Grégory (Français) et Katia (Russe qui parle très bien français) sont venus me prêter main-forte. Une fois la déposition terminée, nous sommes allés voir où ça s’était passé. Puis, direction les bureaux du FSB, pour dresser un portrait-robot de la fille, et voir quelques photos d’anciens criminels.

Le lendemain, j’ai dû aller dans une sorte d’hôpital, qui était plutôt un poste de police rempli de docteurs Cette fois-ci, j’y suis allé avec Valérey, un type qui travaille à l’université. A l’arrivée, on me demande mon passeport. Oui, bah justement c’est parce que je l’ai plus que je viens… Il a fallu appeler la police, pour qu’elle vienne certifier que j’avais bien perdu mon passeport… Attente : 3h. Puis un docteur m’accueille, examine ma mâchoire, marque sur un bout de papier « Oui, il a bien été frappé », merci, au revoir. Passage lent, mais obligé, de l’administration russe.

Mardi, j’ai commencé à regarder, comment faire sans passeport. Il doit bien y avoir un moyen ! Le site web de l’ambassade de France parle d’un passeport d’urgence, qui peut être émis en 2 jours. Oui, pour le passeport pas de problème, mais le visa ne peut être émis qu’en dehors du territoire de Russie. Donc, pour continuer mes études, la seule solution serait de rentrer en France, pour refaire mon visa. J’appelle l’ambassade de France à Moscou, et leur discours est encore plus alarmiste : Il faut que je prenne le prochain train pour Moscou, que j’aille à l’ambassade en personne pour demander mon laissez-passer pour la France, puis que je prenne le prochain avion en partance pour la France « Et dépêchez-vous, me dit-on, vous avez 10 jours pour quitter le territoire de Russie » Cette fois, le moral était franchement mauvais. Je ne voulais pas rentrer en France, juste à cause d’une agression. Ok j’avais un peu déconné, mais c’est quand même pas de ma faute si j’ai été attaqué. Et là, subitement, je me voyais payer ma leçon excessivement chère. De plus, les conditions pour rentrer n’étaient pas vraiment top : 3 jours de train pour Moscou, puis aller à l’ambassade, se loger je ne sais pas trop comment à Moscou, en attendant que l’ambassade daigne me donner mes papiers, et enfin monter dans un avion hors de prix, pour atterrir à Paris… Tout ça ne m’enchantait pas des masses.

Mardi soir, un inspecteur est venu chez moi. Katia était la pour faire la traduction. L’inspecteur m’a montré quelques photos, qui ne me disaient pas grand-chose. Mais bon, au moins je voyais que quelque chose se passait. Que la police trouve mon passeport restait mon dernier espoir. Et puis c’est inspecteur, Sergeï, était très sympa et plutôt confiant. Je ui ai demandé à propos des 10 jours pour quitter le territoire, il m’a dit qu’il n’était pas au courant de cette loi, et qu’il allait demander une autorisation exceptionnelle auprès du FSB.

Et puis, mercredi, Katia vient me voir : « La police a appelé, ils ont un suspect pour la fille ! ». Cette fois, je vais au poste avec Macha, une fille russe qui travaille au centre franco-russe de l’université. A l’arrivée, excellentes nouvelles : La fille à déjà tout avoué, tous mes papiers sont chez ele, je n’ai plus qu’à ‘identifier.

L’identification, en Russie, ça se passe comme ça : La personne suspecte est placée dans une pièce, avec deux autres personnes qui lui ressemblent. Elle peut choisir sa place. Deux témoins sont récupérés dans la rue, et assistent au tout. Enfin, le type qui doit reconnaître le suspect (ici : moi) entre, et dit : J’ai déjà vu cette personne, telle date, telles circonstances.

Donc, nouvelles géniales ! Mon passeport était de retour, je pouvais rester en Russie ! Le soir même, la police avait récupéré tous mes papiers, et 3 des 4 types. Bla bla, encore des identifications, Macha est toujours là pour m’aider. Tout ça dure jusqu’à 2h du matin.

Voilà, à ce jour un des complices est introuvable, mais bon. L’essentiel est là. J’ai bien compris que je ne suis plus dans mon petit village de 600 habitants, qu’ici il fallait que je fasse attention… Est-ce que ça change quelque chose à propos de la Russie ? Pas vraiment. D’aucuns diront « J’te l’avais dit, la Russie ça craint trop », mais franchement je ne pense pas. J’aurais pu me faire attaquer n’importe où.

Et donc, tout ça clôt la plus grande partie du chapitre « Attaque à Tomsk ». A suivre (peut-être), une dernière identification, une nouvelle déposition, et un jugement. En tout cas, je ne remercierais jamais assez Macha, Katia, Grégory et Iossef, qui m’ont énormément aidé, qui ont passé beaucoup de temps pour faire la traduction, et pour me remonter le moral ; et ma famille, qui m’a beaucoup aidé même à 6000 km de distance, et à qui je m’en veux beaucoup d’avoir causé autant de soucis. Au jour d’aujourd’hui, tout va beaucoup mieux, et bientôt les mauvais souvenirs se transformeront en super histoires.

Bientôt des articles plus légers sur des sujets à la con, avec plein de photos pour pas trop se fatiguer à tout le temps lire comme ça :-)

jeudi 11 septembre 2008

Du chocolat russe et du дурак

Et voici la fameuse fabrique de chocolat ! Alors, le chocolat russe, parlons-en !
Remise dans le contexte : l’école nous avait proposé une visite d’une usine de bonbons, la « Красная звезда » (étoile rouge). Bien sûr, tout le monde était partant : la Russie n’est pas spécialement connue pour ses bonbons, mais c’était quand même l’occasion de visiter une usine russe. De plus, point important, le prospectus parlait d’une dégustation…

Avant de partir, les recommandations furent :
- Des бахилы : je ne sais pas le mot français, c’est des protections pour chaussures (comme dans les hôpitaux)
- Une bouteille d’eau ( ???)


Les fameuses бахилы, que l'on peut se procurer en pharmacie pour la somme exorbitante de 2,5 roubles


Hier après-midi, nous voila partis, en route pour l’usine de bonbons tant attendue.
L’entrée ne payait pas de mine, mais bon, ne pas se fier aux apparences, ne pas se fier aux apparences… Une employée nous accueillit, nous recommanda encore une fois d’acheter une bouteille d’eau avant de commencer la visite (mais qu’est-ce qu’ils ont avec leur bouteille d’eau ??? enfin bon). Nous étions donc tous aux aguets, devant l’entrée de cette forteresse, lieu sacré d’où émane des odeurs d’enfance, certainement aussi mythique et grandiose que dans « Charlie et la chocolaterie ». Comment aussi grandiose ? Plus grandiose même.


L'entrée de la chocolaterie. C'est la porte en bois, là, à gauche...


Après avoir marché pendant quelques minutes, nous arrivons dans un couloir rempli de chaises. Ici, on nous demande d’enfile nos бахилы (mais si, les protège-chaussures, suivez un peu quoi), speech classique, après cette porte c’est stérile, blabla. Uniforme pour tout le monde : un magnifique t-shirt rouge, une casquette pour les garçons, et un « protège cheveux » pour les filles. Et, passée cette porte, les photos sont interdites.


C'est pas trop la classe, cette tenue?


Et donc, nous voila au cœur même de a chocolaterie. Je pense qu’il ne faudrait jamais visiter une chocolaterie. On est forcément déçu. Eh bien ça n’a pas manqué. Mais d’abord les points positifs : la visite de l’usine en elle-même était intéressante. C’était une usine comme on n’en voit plus en France depuis 20 ans ou plus : les machines étaient très vieilles, ne marchaient pas à plein régime, et il y avait énormément de travail fait par des ouvrières. Ici, la main d’œuvre est encore abordable, donc les usines ne se sont pas modernisées. Et de partout, on voyait divers ateliers, qui recouvraient de chocolat, cuisaient, emballaient, découpaient… Ca c’était bien.

Maintenant les trucs pas bien : nous avons visité l’usine atelier par atelier et, à chaque fois, on pouvait goûter le bonbon fabriqué. Première constatation : ils rivalisent tous de mauvais goût. Et j’en sais quelque chose, je les ai tous goûtés, à chaque fois espérant tomber sur quelque chose, sinon de bon, au moins d’un peu meilleur goût ; et à chaque fois surpris qu’il soit possible de faire encore plus mauvais. Il y e avait de plusieurs types : Une espèce de turron mou et trop sucré, des guimauves goût dentifrice, des machins qui ressemblaient aux papillotes distribuées dans les cantines de tous les collèges de France, et l’apothéose : des espèces de barres chocolatées énergétiques, avec : du nougat, des cacahuètes, du miel et du chocolat : tout en légèreté ! Et les bonbons se succédaient, la gentille dame qui faisait la visite se pointait toutes les 2 minutes avec un nouveau truc à gouter. Ecœurant ! Maintenant je comprends pourquoi ils ont tant insisté sur la bouteille d’eau, c’est absolument indispensable.


Yann, courageux, essaie de faire passer un morceau de meringue dégueulasse (je me suis fait avoir aussi), main droite, avec un excellent croissant au fromage, main gauche...


L’autre truc choquant dans cette usine, était l’hygiène : absente. Pourtant je suis pas du genre difficile avait ça, mais là ils étaient franchement limite. D’abord notre « tenue » : les protections étaient illusoires : ils donnaient des bonnets pour protéger les cheveux aux filles, mais moi, qui ai les cheveux longs, je m’en suis sorti avec une casquette : whaou la protection ! Pareil pour les employées, elles avaient une sorte de foulard. Les fameuses бахилы (tout le monde sait ce que c’est ?) m’ont bien fait rigoler : le sol était presque plus crade dans la zone « stérile » qu’en dehors. Et les ingrédients étaient conservés dans des conditions assez étrange : entre autre, du caramel stocké dans du linge dégueulasse (stocké oui mais depuis combien de temps ?), et une galette qui sortait du four, qu’une employée a fait tomber par terre, récupérée, dépoussiérée, et entassée avec les autres… Bref, on est tombés d’accord avec Charline et Dimitri (une suissesse et un belge récemment arrivés à Tomsk), que la Russie ne risquait pas de détrôner la Belgique et la Suisse question chocolat.


Charline, de nationalité suisse, pas très à l'aise dans cet environnement chocolatier hostile


Pour nous remettre de nos émotions, et de nos maux de ventres, et de nos nausées, On s’est donné rendez-vous pour un bon repas, le soir même à 19h. Iossef, Martina, Charline et Dimitri étaient partants. D’autres étudiants étrangers nous ont rejoints, et on est tous allés manger dans un petit restaurant Ouzbek, où l’on mange très bien pour trois fois rien. Après manger, une petite bière ? Pourquoi pas ! Let’s go ! On a trouvé une petite gargote, un tout petit bar vide, avec un jukebox et une boule disco (niveau déco, c’est tout). Et ce fut une soirée excellente. Dans le désordre : on a bu la bière qui doit être la moins chère du monde : 25roubles (0,7€) la pinte !, le tenancier m’a dit que les clopes que je fumais étaient mauvaises, et donc il m’a offert un paquet de « bonnes » clopes, j’ai fait découvrir la chanson française aux autres étudiants, avec des artistes tels que « Alizée » ou « Mylène Farmer » (oui c’est un jukebox, alors j’avais pas tellement le choix).


Dimitri(Belge), Iossef(Tchèque), Nikita(Le tavernier) et Kathrin(Allemagne)


Enfin, on a joué à un jeu de cartes qui s’appelle le Дурак (« Débile » en français). Les explications étaient en russe, donc je n’ai pas tout compris, mais en gros il faut « attaquer » les autres avec des cartes, et il doit se défendre. S’il ne peut pas se défendre, alors il ramasse les cartes, l’objectif étant de ne plus en avoir. Bref, c’était pas très clair, donc je posais mes cartes un peu au hasard, et j’ai gagné (je sais pas trop comment…).


Le Дурак, jeu d'attaque et de défense. J'ai bien compris la défense, mais pas encore trop l'attaque... faudra que j'y retourne!


Après, le barman nous a demandé à tous d’écrire nos noms, et nos pays d’origine, pour avoir une trace. Bref c’était vraiment une soirée sympa, les gens étaient très accueillants.

mardi 9 septembre 2008

Conflict menu, jeu de piste et Piano

Trois semaines… déjà. Le temps passe vite, peut-être parce que jusqu’à maintenant l’école n’avait pas daigné nous donner d’emploi du temps, et que c’était donc plus ou moins des vacances. Tellement de nouveaux trucs à découvrir aussi, une nouvelle ville, un nouveau jour, une nouvelle vie… et je me sens bien…

Point météo : il fait froid. Ca commence à devenir sérieux ; alors que les rues de Tomsk s’emplissent de feuilles mortes, le mercure ne cesse de chuter. Quoi, déjà l’hiver ? Ben, en fait oui. La neige est prévue pour dans 3 semaines…


Et voici... la traditionnelle balalaïka! (ouahhh!)


Donc l’école ne nous a toujours pas donné nos emplois du temps. J’aime bien ce climat de gentil merdier, personne ne sachant exactement ce que l’on va faire ici à Tomsk, mais d’abord qu’est-ce que vous faites-là vous ? Et puis-je savoir qui vous êtes, et qui vous a laissé entrer ? L’administration Russe serait-elle pire que son homologue Française ?


Et ça c'est... une balalaïka contrebasse!! c'est bô


Bref, ce petit passage par la case « rentrez chez vous et reposez-vous » m’a permis de faire connaissance avec les étudiants étrangers de Tomsk. Il y a deux jours, je suis allé au Томское пиво (Bière tomskienne), un bar où ils vendent une excellente bière locale, avec 4 allemands. Dans ce bar, il existe un menu bien étrange qui porte le doux nom de Конфликт меню : le menu des conflits. C’est le prix à payer en cas de baston : 1 table cassée : 20000 roubles. 1 chaise cassée : 10000 roubles. Un menu cassé : 6000 roubles. Des prix plutôt… dissuasifs (ou alors tout était en or massif). Il y a dû y avoir quelques fâcheux évènements dans ce bar… Ce soir-là, une femme russe s’est incrustée à notre table : Natalia, très sympa. Chose surprenante : de la France elle ne connaissait que Жо Дассен (Joe Dassin). Et après avoir chanté « Elle m’a dit d’aller siffler là haut sur la colline », plus un champ traditionnel russe, je m’suis rentré.


Et pour continuer dans les clichés, voici un autre objet traditionnel russe, peut-être un peu moins connu: le Samovar!
Pour ceux qui ne connaissent pas, je me saisis de mon Larousse Français-Russe, et je cite: "Le samovar est une sorte de bouilloire à chauffage indépendant. Au-dessous de la cheminée centrale se trouve une grille sur laquelle on dépose des braises allumées"
Pour ceux qui veulent approfondir leur savoir sur le samovar, voici quelques liens:
l'histoire du samovar:
http://www.russie.net/gastronomie/samovar.htm
Site sur le samovar (en russe): http://tula-samovar.com.ru/


Hier, je suis allé à mon premier cours de piano. Oui, je prends des cours de piano. C’est la première fois, mais à 4€ l’heure de cours, autant en profiter.


Voici l'escalier de l'école de musique, équipé d'un très ingénieux dispositif anti-suicide. Peu encombrant, très peu cher puisque il suffit de réutiliser un vieux sommier, cet indispensable objet vous évitera bien des soucis: déclarations et paperasse à remplir, nettoyage, plaintes des proches,... Commandez dès maintenant!


Enfin, aujourd’hui, Yann et moi avions rendez-vous à 14h pétantes, au bureau de la coordination des étrangers. Le grand jour, théoriquement nos emplois du temps sont enfin disponibles ! Après un petit quart d’heure d’attente, pendant laquelle la préposée aux emplois du temps s’est largement défoulée sur quelques étudiantes allemandes, qui n’avaient rien demandé de bien extraordinaire. Bonne ambiance, donc. 14h20, vient notre tour : bonjour, nous sommes les étudiants français. – Eh bien, vous avez cours aujourd’hui à… 14h15. Ah ! déjà 5 minutes de retard. – C’est dans le bâtiment КЦ(katsé) – Ah bah on connait pas ce bâtiment – et sinon c’est quoi comme cours ? – Je sais pas – ok, et on a d’autres cours dans la semaine ? – je sais pas – ah.
Que la chasse aux trésors commence. En notre possession, une carte des environs, et le n° de la salle de cours. 14h25, c’est parti !


Que la chasse au trésor commence! à gauche, un plan rapidement dessiné; à droite le nom de notre contact, écrit dans un étrange dialecte


14h30, arrivée au bâtiment « КЦ ». Petit poblème : le bureau n° 416 est fermé. C’est pas grave, je descends à l’accueil avec mon petit post-it, le nom du prof, et baragouine quelques mots, et la standardiste me donne deux nouveau bureaux : 316 et 417. Youhou les indices s’accumulent, je dis Le colonel moutarde avec le chandelier dans la cuisine ! C’est parti, direction le premier bureau, à savoir le 316. Ici on me donne encore deux bureaux : 416 (celui-là je l’ai et il est fermé) et 402. Ca commence à me faire penser à un Astérix tout ça… Et le formulaire jaune K-357, vous l’avez ?

Bureau n° 402, arrivée. Ouf, voilà notre prof de… Computer graphics. Fin de la chasse aux trésors ! Dans ce cours, on est deux, Yann et moi. Un prof pour deux, c’est génial ! En plus, le mode de fonctionnement est assez sympa : « vous lisez les cours chez vous, vous faites les exercices chez vous, vous installez les logiciels et faites les TP… chez vous. Nous, on se voit une fois pas semaine, et on discute de ce que vous avez fait », nous a dit le prof.

Voila, c’est tout pour aujourd’hui. Demain, on va visiter une usine de bonbons. Il paraît qu’ils font du chocolat excellent ! Je vous raconterai…
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jeudi 4 septembre 2008

Merci!

Bonjour les gens,

Aujourd’hui je voudrais vous remercier d’être aussi nombreux à suivre mon blog. J’ai jeté un coup d’œil aux statistiques, et j’ai de 30 à 40 visites par jour ! Je n’aurais jamais pensé recevoir autant de visiteurs. Donc, merci beaucoup. Merci aussi à tous ceux qui me laissent des commentaires, ca me permet d’avoir des nouvelles de cette bonne vieille France, du « Fouèse dit : tout va bien » au « aujourd’hui j’ai vu une pièce de 5€ » (au passage moi non plus je ne savais pas que ca existait), en passant bien sûr par le débat éthique improvisé sur les conditions d’élevage des palmipèdes gras, lorsque le but affiché est de leur faire ingurgiter par la force une quantité non raisonnable de mais cuit, et ce deux fois par jour, avec pour objectif l’obtention d’un gonflement excessif du foie de la bête, et ce à des fins purement lucratives !


"Lada dans la nuit de Tomsk". Rien à voir avec le sujet, mais je savais pas où la placer...


Enfin, ces commentaires m’ont permis d’obtenir quelques visiteurs supplémentaires (héé oui). Essayez donc de taper « béret étymologie du mot » dans Google, et vous tomberez sur mon blog ! (Il y a trop peu de bons sites web qui parlent de l’étymologie du mot béret, sujet au demeurant fort intéressant) De même avec le mot clef : « "booze brothers" blogspot » ! Ces deux mots-clefs m’ont amenés deux visiteurs. (qui d’ailleurs n’ont pas dû rester longtemps…)

Et maintenant, sans transitions, nouvelles de Tomsk. Tout va bien, aujourd’hui a eu lieu le fameux « test de connaissances » en Russe, totalement impossible à faire avec mon niveau bien sûr. Au programme, QCM grammatical (ce qui laisse toute même une petite part de hasard), puis étude de texte (pour réussir une étude de texte l’important est de comprendre le texte, moi je n’ai pas compris les questions), puis petite discussion en russe (ça, ça va, je maîtrise à peu près l’échange de banalités en Russe)


Pleins de russes très sympas. Dommage, ils s'en vont dans une semaine


Hier soir, était organisée une petite fête à l’hôtel. Ma première fête avec que des russes ! Ca parlait russe et un peu anglais. Ces russes-là fêtaient la fin de leurs études. Ils étudiaient pour la plupart le petroleum engineering, ou comment faire plein de sous avec l’or noir Russe. Leurs études duraient un an complet (pas de vacances), puis à la fin de leurs études ils avaient un contrat obligatoire de 3 ans à remplir (apparemment pour rembourser leurs études). J’espère au moins qu’ils seront bien payés. Il y avait aussi un ex-militaire, qui nous a fait une petite démonstration de pliage de coussin à la russe.


Plus carré ce coussin!!! Chef, oui chef!

Dans l’armée russe les coussins doivent être carrés, oui chef ! Il m’a aussi parlé de l’armée russe occupant la Géorgie. Bip…bip… sujet foireux détecté… à éviter autant que possible… Et juste après, un petit Тост (toast) à Nikalaï Sarkazy. Vous connaissez ce type vous ?

D’ailleurs, je ne sais pas si on peut raisonnablement parler de « toast », puisque ça n’avait pas grand-chose du diner mondain, mais plus de la grosse beuverie (quelle transition incroyable !!!!!). Aujourd’hui dans info/intox ; info : oui les russes boivent beaucoup, énormément ; intox : non, les russes ne boivent pas que de la vodka. D’ailleurs, il n’y en avait pas à la soirée. Fait étonnant, ils sont fans d’un alcool français : le Коняк(Cognac), qui ici se boit cul-sec, shot après shot.

Sur ce, je vais me coucher. Tchao ! é zyva, lach' té com'

mercredi 3 septembre 2008

TPU en images

Prolongation des vacances… Les ennuis administratifs commencent ! Aujourd’hui nous sommes allés voir la « dame des plannings ». Bonjour, nous sommes les étudiants français, etc… Puis nous avons pu choisir (vite fait) les cours que nous voulions. Et après, rentrez chez vous, revenez dans 10 jours vos plannings seront prêts… Bon, c’est pas grave. Ensuite, en discutant avec les étudiantes allemandes, on apprend que l’on a un test de connaissances en russe, demain à 2h… Ah, merci de prévenir !


Le bâtiment principal de l'université, fraîchement rénové

Portes massives, le bâtiment peut accueillir "quelques" étudiants

Intérieur doré, hall très classe, escaliers en marbre,...

... Plafonds à 3m de hauteur...

... et vitrail CCCP. Hé vous savez combien ça coûte un vitrail pareil? Ils allaient pas le remplacer simplement à cause de la chute du régime communiste!!!

Les étudiants russes sont tous rentrés, et l’université tourne à plein régime. J’en profite pour mettre des photos des deux bâtiments de l’université que je connais : le bâtiment principal et le n°19 (ce qui veut dire qu’il y a au moins 18 bâtiments que je ne connais pas)


Petit jardin intérieur... très classieux. Par contre, l'université n'a pas été rénovée de ce côté.

Joli cadre pour les études, non?

Et voici la section "étudiants étrangers" du bâtiment 19.

Dans chaque bâtiment il y a une cafétéria, et un magasin où l'on peut acheter livres et fournitures scolaires.



++
Johan