jeudi 18 décembre 2008

Formalités administratives d'avant départ

Coup de gueule contre cette administration à la con, qu'est l'administration Russe!
Petit résumé des démarches administratives d'enregistrement, histoire de remettre les choses dans leur contexte:

Pour partir en Russie, il faut donc:
- Obtenir un visa de 3 mois Maximum à l'ambassade de Russie (et je passerais sur les tribulations relatives à cette démarche, test HIV négatif et autres...)
- Une fois arrivé en Russie, il faut remplir une carte d'immigration à l'aéroport (ce passage un peu délicat est à bien préparer pour les non-russophones, puisque ladite carte doit être remplie en russe...)
- Enfin, une fois arrivé dans le lieu de résidence et ce, dans un délai de trois jours après la création de la carte d'immigration, il faut s'enregistrer (c'est-à-dire indiquer aux autorités le lieu de résidence)

Donc tout ça c'est très bien, ça s'est très bien passé pour moi... Le problème, bien sûr, est que je ne dispose que d'un visa de 3 mois. Il faut donc prolonger le visa. Et c'est là que ça se corse!
A l'université, il existe un bureau qui ne s'occupe que de ça: la "dame des visas" a donc demandé nos passeports, qu'elle a précieusement conservé un mois durant (pourquoi un mois???)
Petit rappel: En Russie, il est interdit de se promener dans la rue sans papiers d'identité!!!!! Ce qui veut dire que, pendant un mois, tous les étudiants étrangers étaient passibles d'une amende de 60€, s'ils se faisaient contrôler dans la rue.

Mais passons. Un mois plus tard, le visa est prolongé: je dispose donc de mon passeport, et d'un visa séparé. Sauf que là, bien joué de la part de l'université, ils ne nous donnent pas le visa, mais juste une photocopie! Premier problème: je me retrouve sans visa, donc techniquement je n'ai pas le droit de rester en Russie. Impossible de voyager, impossible de rentrer en France, impossible de rien faire!

Alors bien sûr, dans ma candide naïveté je suis allé voir cette "dame des visas", lui demandant cordialement mes papiers dans un russe approximatif. Eh bien non, madame ne peut pas me rendre mon visa! Il faut d'abord remplir un document!
Très bien, je ne suis qu'invité dans ce pays, je dis rien. En quoi ça consiste, ce papier? En un liste de 7 bureaux dans lesquels je dois me rendre et demander des signatures.

Voici une liste rapide de mes allers-retours:
bureau 402: une signature. bureau 412: une signature, bureau 501: fermé, dortoir: la responsable n'est pas là, bureau 423: plan pour aller à la bibliothèque, bibliothèque: une signature, dortoir: une signature, bâtiment КЦ bureau 414: une signature, bureau 406: une signature.

Pour la 7ème signature, surprise!!!! Je me retrouve avec un deuxième papier, et celui-là il faut le faire signer par tous mes professeurs!!!!! Bon, encore une fois très bien... je fais signer tous ces papiers, et retourne au bureau des visas, la tâche accomplie (le tout m'ayant quand même pris une semaine)
Et là la dame me dit: "très bien, maintenant il faut rédiger une lettre officielle de demande de visa, et la faire signer au bureau 501". Génial, on est jeudi, je pars dans deux jours et j'ai toujours pas mon visa! "Donnez-moi mon visa SVP, je n'ai plus le temps pour des formalités, lui dis-je.
- Quand est-ce que vous partez?
- Après-demain
- Oh bah c'est bon, il vous reste du temps!"

AAAAAAAAAARRRRRRRRGGGGGGHHHHHHH!!!!!!!!!!


Whaou que de magnifiques signatures et tampons!

Direction bureau 501, la dame me dit "voila, c'est signé, maintenant il faut aller la faire contre-signer au bureau 405"

Puis au bureau 405 "voila, c'est signé, vous n'avez plus qu'à l'amener au bureau 421"

Bureau 421, personne. Hah, super on est jeudi soir et je n'ai toujours pas mon visa... Merci l'administration Russe.

Je trouve ça complètement scandaleux, que l'école nous prenne en otage de cette façon, ne nous laissant le droit de récupérer le visa que lorsque bon leur semble. Déjà, ce genre de formalités à la con, je ne vois pas pourquoi c'est moi qui doit me les taper. Franchement, circuler de bureau en bureau, et faire contre-signer une demande de récupération de visa je pourrais m'en passer. Et puis c'est quoi cette "demande" de récupération de visa? une "demande"? Ca veut dire qu'ils peuvent refuser? Non c'est mon visa, il y a mon nom écrit dessus, c'est ma pièce d'identité et je suis quasiment sûr que ce qu'ils font, c'est complètement illégal!

Alors bien sûr je suis allé dire ce que je pensais de leur système à la con à celle qui sembait à peu près diriger le tout, et ele n'a pas été foutue de me dire autre chose que des inepties du genre "Ah mais oui mais pour les russes cest la même chose (oui, je suis sûr qu'on leur vole leur visa pour la Russie)" et "Ben oui mais c'est comme ça moi je peux rien y faire
-- Très bien, alors dites-moi à qui je dois me plaindre!
-- Mais à qui vous voulez vous plaindre? A Poutine? Au président?"

A croire que Poutine dirige l'Université Polytechnique de Tomsk. Ils ont beau dire que l'URSS n'est plus, des fois il y a quand même des comportements qui restent, et dans le genre, le "ah mais oui c'est comme ça c'est nul mais personne n'y peut rien" est des plus affligeants.


Voila pour les nouvelles du jour, un peu acerbes certes, mais je viens de perdre une semaine à courir dans tous les recoins de l'université pour réclamer des signatures, donc comprenez mon léger agacement. En tout cas, une chose est sûre, c'est que mon visa ils sont pas prêts de le revoir!

mercredi 10 décembre 2008

Красноярск

Tout d'abord, un petit coucou à Dominique, la maman de Lou. Car, la semaine dernière, le Françomètre de Tomsk a fait un bond prodigieux, lorsque j'ai fait la connaissance de Lou, étudiante à Tomsk (TGU). Un instant, nous fûmes donc 5 français! Fûmes, car Lou repartait hier pour la lointaine France. Et donc, Dominique doit être la seule lectrice de mon blog que je ne connaisse pas (et ça me fait très plaisir). Donc, merci Dominique, et bon retour, Lou!


Tadaa! traditionnelle photo d'avant départ! De g. à d: San-in, Soutchol, Kathrin, Charline, Iosef.

Mais revenons au sujet: Красноярск (Krasnoïark), lis-je sur Wikipedia, est une ville de Sibérie, en Russie, et le centre administratif du Kraï de Krasnoïarsk. Située à 4096km de Moscou, et peuplée d'environ un million d'habitants.
Krasnoïarsk, continué-ma-revue-de-presse-je, est la deuxième plus belle ville de Sibérie, juste après Tomsk, indique le petit fûté. (Ce qui indiquerait à priori, que Tomsk est quand même mieux, faut pas pousser)

Pour ce qui est des détails techniques, Krasnoïarsk est située à 650km de Tomsk, c'est-à-dire pas grand chose, environ 15 heures de Train et une heure de décalage, c'est la capitale de la deuxième plus grande région de sibérie. En effet, le kraï de Krasnoïarsk remonte jusqu'au nord de la russie, et s'étend sur 2,5 millions de km², tout ça pour environ 2,5 millions d'habitants. Nul besoin de calculatrice, je fais tout le travail pour vous: cela donne du 1 habitant au kilomètre carré, ce qui est bien mais pas top.

L'objectif était donc d'aller visiter cette belle ville pendant le week-end. L'équipe habituelle: Kathrine, Iosef, San-in, Charline, Soutchol et moi-même. Petit groupe de 6, parfait pour voyager.
Etant donné le temps de trajet pour le moins important, nous avons décidé de partir le jeudi soir, histoire de profiter un peu de la ville. Deux moyens de transports à notre disposition: L'autobus: 14 heures de route, pas confortable, pas moyen de dormir, c'est chiant, pas de place,... et le train: 15 heures de route, des lits pour dormir, plus de place, moyen de discuter,... Après mûre réflexion, nous nous décidâmes pour le train.


Que c'est triste, un train qui siffle dans le soir...


Jeudi soir, me voila donc pour la première fois de ma vie dans un train russe. Et c'est, comment dire... différent du train français. Sur tous les points. Déjà, il y a de la place, plein de place: Les trains sont beaucoup plus grands, et là où la SNCF se serait débrouillée pour caser 4 personnes, la RJD en met deux. Pareil pour les lits, il y a de la place. Ensuite, nous avons choisi la 3eme classe: c'est-à-dire pas de compartiment. Les places sont segmentées, mais tout le monde est un peu avec tout le monde quand même. Enfin, dans un train bourré de russes, on est un peu l'attraction du coin. Pensez donc: un tchèque, une allemande, deux coréens, une suisse et un français, c'est coloré comme groupe. Donc, le train c'est long, mais on s'occupe sans problème. Jouer aux cartes, discuter avec les voisins "Et comment on dit ceci cela en français?"
Ça se passe très bien.


Ça c'est un vrai train ça monsieur! Pas comme les téguévé qu'ils font maintenant, c'est nul! Avant on savait faire des trains de qualité!


Et puis, pour une raison inconnue, le train en question s'arrête pendant 6 heures dans la sympathique petite bourgade de Taïga. Sympathique petite bourgade de 20.000 habitants, elle porte étonnamment bien son sympathique petit nom: qu'est-ce qu'il y a à voir à Taïga? Une sympathique petite gare, une sympathique petite rue principale complètement déserte... je crois que j'ai fait le tour... Ah, tous les russes disent qu'on peut aussi y rencontrer quelques sympathiques voleurs, brigands, criminels en tous genres. Bref, pas la ville de mes rêves.


Ah... quelle sympathique rue principale!


Le lendemain, nous voilà arrivés à Krasnoïarsk. Objectif n°1 acheter les billets de retour (oui, car il faut savoir que dans la gare de Tomsk, ils ne vendent que des billets au départ de Tomsk). Donc c'était un petit peu le moment épineux, est-ce qu'il va y avoir des place, et évidemment ça n'a pas loupé: plus de place pour dimanche soir. Roh quel dommage on va être obligé de prendre des places pour lundi, et rater une journée de cours! Ça c'est ballot.


Krasnoïarsk, sa gare...

Krasnoïarsk, sa rue principale...


Ensuite nous rencontrons Petra, une étudiante Tchèque, qui connaissait Iosef, et qui a proposé de nous héberger pour le week-end. Ensuite, direction le centre-ville. Krasnoïarsk est une très belle ville. En fait, ça ressemble plus à une ville que Tomsk. Le centre-ville est parsemé de décorations de Noël, et de statues çà et là. Et, sur la rue principale, quelques haut pareurs diffusent en premanence de la musique. La rivière de Krasnoïarsk est bien plus imposante que notre Tomè, et d'ailleurs, elle n'est pas gelée.
donc ça c'était vendredi.


La-rivière-qui-traverse-Krasnoïarsk-et-dont-je-ne-me-souviens-plus-du-nom


Samedi, on continue la découverte de Krasnoïarsk: La Студгородок (la ville des étudiants). Un cinéma d'art et d'essai propose "La boum" en version russe. J'aurais bien aimé voir ça, mais malheureusement j'étais le seul...
c'est pas grave, à la place on va Кататся en patins à glace. Pas loin de chez Petra, il y a une immense patinoire (extérieure bien sûr). Entrée: gratuite; Location des patins: 50 roubles (1,5€) de l'heure. Information pertinente n°529: sue les patinoires russes, on tourne dans le même sens qu'en France. Et ça, je me demande comment ça s'est passé... Est-ce qu'il y a eu un jour un immense colloque des patinoires du monde entier? "Bon alors les gars faut prendre une décision maintenant! plutôt sens des aiguilles d'une montre, où plutôt sens inverse?"


Krasnoïarsk toujours, vu d'en haut. D'ailleurs, il paraît qu'il est interdit de prendre les ponts en photo en Russie...

Et voici un concept bien étrange: un fast-food URSS! Ils affichent des marteaux et des faucilles à tour de bras, et vendent du coca-cola. Tout va bien, aucune contradiction!


Dimanche, c'est journée ski! On se lève tôt le matin (10h), pour partir tôt (12h), pour bien profiter. Arrivés à la station, petite déception: la "station" consiste en fait en deux télésièges (dont un qui ne marche pas) et 4 pistes (dont 3 qui sont fermées). Mais c'est pas grave, c'était la première sortie ski de la saison, et c'était génial quand même. Pour Soutchol, c'était sa première fois sur des skis. Il s'est bien débrouillé, mais bon il s'est démerdé pour casser ses deux bâtons... coincés sous la télésiège, et crouic! 750 roubles!


Krasnoïark de nuit, surplombé par la station de ski. Enfin... disons plutôt la piste de ski!


Après le ski, direction le Théâtre d'état de Krasnoïarsk d'opéra et de ballet, pour aller voir un ballet "Le lac des cygnes". Bon, en Russie c'est quand même un truc à faire, aller voir le lac des cygnes. Et ben voilà, maintenant c'est fait, c'est plus à faire. Le ballet aurait pu me plaire, je ne pouvais pas savoir avant d'en voir un. Maintenant je sais (wouhou).


Des datchas pleines de couleurs


Et voila qu'arrive le lundi, dernier jour. Notre train part à 15h, pendant le court laps de temps qu'il nous reste, nous visitons les Дача (Datchas). Une Datcha, c'est une petite maison de campagne. Et quasiment toutes les familles russes qui habitent en ville ont leur Datcha. Ce n'est pas forcément un château avec 2300 hectares et un petit bout de vigne pour sa consommation personnelle. En fait, une Datcha ressemblerait plutôt à une petite cabane avec un petit bout de jardin. Les russes y vont en été, la plupart d'entre eux en profitent pour cultiver quelques légumes. Puis, quand vient l'hiver, ils retournent vivre en ville. Alors évidemment, comme Krasnoïarsk compte un petit million d'habitants, ça fait un paquet de datchas. Des quartiers entiers, des kilomètres et des kilomètres de datchas, à perte de vue! Toutes côte à côte, avec une petite barrière délimitant les 10 m² de jardin. Bref, un quartier vraiment joli à voir.


C'est tentant, une petite maison comme ça!


Sur le trajet de retour, on fait la connaissance d'un groupe de gamins de Tomsk, qui étaient partis faire un tournoi de ping-pong. Tous très sympas, on a pu jouer au Dourak, le jeu de cartes typiquement russe; et on s'est essayés au Baccalauréat (on choisit une lettre au hasard, et il faut trouver un prénom, un animal, un arbre, un métier, etc... qui commence par cette lettre). Mais bon faut bien dire ce qui est, en russe c'est un peu chaud.


Wow! un peu long l'article! Je m'arrête là. Pour conclure, Krasnoïarsk est une très belle ville, ça vaut le coup de la visiter, même si Tomsk c'est mieux.

Voici quelques autres photos en diaporama:

Et voila l'adresse de l'album photo, pour les voir en grand... et en plus vous pouvez même laisser des commentaires (enfin je crois)

Sur ce, au revoir, portez-vous bien, tout ça tout ça!

samedi 29 novembre 2008

I have in ze biloute!

Titre certes un rien étrange, et qui n'a pas grand chose à voir avec le sujet. Mais bon, tout ça pour dire que moi aussi je peux faire des citations sur des films cultes. Et pas un film de 103 ans, non un vrai film, avec des couleurs et tout!


L'université d'état de Tomsk, batiment principal (ТГУ). L'université la plus importante de Tomsk, un peu en concurrence avec TPU.


Bon voilà, c'est tout pour les citations. Nouvelle du jour à Tomsk il fait froid. -27°C, ce qui constitue mon record personnel de température négative (pour l'instant). Et -27, ça commence à être froid! Armé de mon manteau en fourrure acheté sur place et d'une écharpe en laine de 3 mètres de long (merci Annick), je pensais être plutôt paré. Erreur! Premier problème: le pantalon. Un jean c'est pas le top quand il fait froid. Ou alors il faut que je me trouve des caleçons grand froid. Deuxième problème, celui-là plus inattendu: A -27°C, le plus chiant c'est de respirer. L'air froid entre directement, et c'est une torture: par le nez, il se retrouve gelé en deux deux; par la bouche, le froid fait tousser. Et là, j'ai pas vraiment de solution... Il faut que je m'y habitue!
Pour le moment, dans ma tenue je tiens 30 minutes. Après les muscles commencent à lâcher (je sais j'ai essayé)


Ancien Tomsk VS Nouveau Tomsk


Un truc génial quand il fait aussi froid c'est l'ambiance de la ville: tout d'abord parce que beaucoup de neige est tombée à Tomsk, une neige très fine, très poudreuse, et elle est appelée à rester un moment. Dès qu'il y a un peu de vent, la neige est transportée comme une fine poussière, et il y a toujours dans l'air quelques grains virevoltant.


J'ai profité d'un jour de beau temps pour visiter un nouveau quartier de Tomsk: des maisons en bois de partout, un vrai vieux quartier!

Un système de support de balcon un peu branlant...

Des tas de vieilles maisons en bois, un peu déformées par l'âge et mal entretenues.

Toujours les mêmes fenêtres ultra-sophistiquées, mais bon là la maison est barricadée...


Mais c'est la nuit que tout devient incroyable: Car à -27°C, tout ce qui peut générer un tant soit peu de chaleur, génère aussi de la fumée: Bouche d'aération, pot d'échappement, fenêtre ouverte, respiration bien sûr... Résultat, quand vient la nuit la ville se retrouve plongée dans un brouillard sans cesse alimenté par les pots d'échappements des marchroutkas(les vieux bus de tomsk). Ajoutez à ça une fine neige, un blanc paysage et des passants tous vêtus de grands manteaux et de chapkas, et vous obtenez quelque chose d'incroyable! Je me serais bien arrêté pour regarder plus longtemps, mais j'ai un temps de survie limité dans cet environnement hostile!


Toujours dans le même quartier un peu ancien de Tomsk, voici la mosquée de la ville.

Un panneau indique que celle-ci est en réparation, et qu'elle sera bientôt réouverte, mais les travaux n'ont pas l'air très intensifs...


L'autre grande nouvelle des ces dix derniers jours, aura été la visite de deux CouchSurfers en voyage en Russie, de passage à Tomsk.
Pour ceux qui ne connaissent pas, CouchSurfing est un site internet, dans lequel les adhérents peuvent proposer un hébergement à tous les autres adhérents (que ce soit une chambre à part, ou un simple divan), et en échange chaque adhérent peut potentiellement voyager à travers le monde, et être hébergé par d'autres CouchSurfers. Le principe est génial, car ceux qui voyagent peuvent trouver des logements gratuits, et cela permet de faire de super rencontres!


Tomsk entre chien et loup. Et sous la neige en plus!


En l'occurrence, nos deux CouchSurfers étaient français: Guillaume de bretagne, et Pierre d'Ardèche (ça va, je ne suis pas trop dépaysé). Ils sont actuellement en plein milieu d'un long voyage: partis de France, ils vont en Russie jusqu'à Vladivostok, puis bifurquent vers la Chine. Ils sont donc restés une semaine sur Tomsk, qui prenant des photos, qui filmant quelques scènes. Au final, cette rencontre était vraiment sympa, et je leur souhaite bonne chance pour la suite du voyage.


Et pour finir avec les photos, voici un quartier complètement différent: au programme centrale "nucléaire", usines, trains et camions pleins de suie. Pour la petite histoire, j'étais allé à une soirée avec Alex, un russe qui parle très bien français. Et je me suis réveillé le lendemain, pas très au fait des évènements passés, dans un appartement qui visiblement n'était pas le mienn, et dans un quartier un peu inconnu...


Guillaume et Pierre tiennent deux blogs: un en anglais et un en français, vous pouvez les retrouver ici:
Le blog en Anglais
Le blog en Français

Et pour ceux qui trouvent que CouchSurfing c'est un truc génial, qui veulent rencontrer des voyageurs de pleins de pays différents, améliorer leur niveau en langue étrangère, et aider des gens sympas en les hébergeant; et pourquoi pas aussi voyager pour pas cher et rencontrer plein d'autres gens, vous pouvez aller faire un tour ici: CouchSurfing

Il me reste encore trois semaines en Russie, avant de rentrer en France. Je vais essayer de profiter au maximum avant de rentrer, faire une pause d'un mois, et passer Noël en famille.

Da skorova, comme disent les russes! (à bientôt)

lundi 17 novembre 2008

Agression, suite et.... pas fin

Résumé de l'épisode précédent: Johan se promenait tranquillement dans les rues de Tomsk quand, soudain, une bande de méchants arrivent, le frappent et lui piquent son passeport et toutes ses affaires (mais surtout son passeport)
Après moultes péripéties, dont une visite du FSB, Johan se résigne à devenir un sans-papiers dans un grand pays inconnu, et où ils parlent même pas français (c'est dire!!!), ayant 1 semaine pour quitter le territoire et regardant avec regret des solutions de secours à 3000€ le retour en France...
Quand, dans un rebondissement inespéré, la police russe retrouve les méchants, le passeport, tout finit bien, bonne nuit les enfants, amen.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là bien sûr. Parce que les méchants, il faut encore qu'ils aillent au tribunal, avant d'aller en prison. Et pour le moment, sur les 5 méchants, il n'y en a qu'un qui va aller directement en prison (lui il n'a pas le choix). Pour les autres, c'est plus compliqué. Pourquoi? Parce qu'en Russie, le concept d'agression groupée n'existe pas. Donc, au vu de la justice, ce sont 4 messieurs qui ont, par une coïncidence inouïe, couru vers moi exactement au même moment. 1 d'entre eux a frappé, 1 d'entre eux a tout volé, les autres se trouvaient juste au mauvais endroit au mauvais moment. Effrayés eux aussi par tant de violence, ils se gardèrent d'intervenir. Puis, tandis que le méchant voleur prenait la fuite, les 4 autres passèrent leur chemin, en courant eux aussi, et dans la même direction que le méchant (Ca le hasard, faut pas chercher à comprendre)

Donc, comme toute cette histoire complique un peu tout, j'ai été appelé à témoigner au tribunal. (je fais l'ellipse des trois convocations au poste, pour corriger des erreurs dans le rapport aussi vitales pour l'enquête que: je tenais mon téléphone portable dans la main gauche ou dans la droite?)


Et voici une convocation officielle russe pour le tribunal. Papier A5 en P.Q. recyclé. On gaspille pas! Autre détail, vous remarquerez peut-être (ou peut-être pas, selon que vous sachiez lire le russe ou pas) que sur le papier je m'appelle Joanou Lambersenou. Eh oui, ça s'appelle des déclinaisons, et il y en a plein c'est un vrai régal!


J'avais une convocation pour le 17 novembre, à 15h. Et j'étais plutôt content d'y aller, parce que malgré les circonstances, c'est un peu l'occasion de voir comment fonctionne le système judiciaire russe. A 3h, me voilà donc aux portes du tribunal, où toutes mes affaires ont été soigneusement fouillées (des fois que je trouve ça malin de me venger en plein milieu d'un tribunal)
Après une bonne heure d'attente, le jugement commence. Tout est en place: Juge, scribe, procureur et avocat, accusés et victime.


Ceci est la photo d'un tribunal américain. C'est bon, vous visualisez bien le tribunal américain? Eh ben le tribunal Russe, c'est pas ça du tout!


Juste un petit détail, qu'ils avaient apparemment oublié: le traducteur. Ah bah oui dis donc, c'est très ballot tout ça. Conclusion, après 3minutes, le juge déclame: "Arrêtons donc une date pour la prochaine séance. Le 1er décembre, ça convient à tout le monde?"

Donc voila, suite de l'histoire oui, mais fin... pas encore. Rendez-vous le 1er décembre, pour le dénouement de cette palpitante aventure!

samedi 8 novembre 2008

Aujourd'hui j'essaie...

le caviar!
Caviar, Ikra en russe. Fleuron de la gastronomie Russe, il est... pas donné. Trop cher pour ma modeste bourse. Mais les russes sont malins, ils ont pensé à tout! Et, pour combler toutes les envies, ont inventé... le caviar du pauvre. Ça ressemble à du caviar, ça a la consistante du caviar, mais c'est pas du caviar. C'est des algues!


Donc ça, c'est une sorte de faux caviar, de caviar pour végétarien en quelque sorte. Du rouge ou du noir, au choix.


Bon, à vrai dire, je pensais vraiment acheter du caviar dans le magasin. C'est uniquement une fois à la maison, le dictionnaire à la main, que j'ai compris que ce n'était pas moi qui venais de faire une super affaire en achetant du caviar pour 120 roubles...


Coluche avait tort: le caviar, c'est bien meilleur à la louche!


Deux-trois trucs sur le caviar: Il y en a de deux sortes en Russie: le caviar noir, le plus connu (des œufs d'esturgeon). Évidemment, des caviars noirs, il y en a des tas: des caviars chers, et des très chers (~8000€ du kilo). Ensuite, beaucoup moins cher, et beaucoup plus répandu: le caviar rouge. Cette fois c'est des œufs de saumon. Ce caviar-là est abordable, et beaucoup de restaurants proposent des blinis au caviar rouge (super bon).

Et donc, pour ceux qui sont pauvres mais qui veulent quand même faire comme les riches, il y a le caviar d'algues. j'ai cherché un peu sur Internet comment ils faisaient (parce que ça a vraiment une consistance particulière, très... caviaresque), je suis uniquement tombé sur des sites avec plein de végétariens en manque de vitamines, qui diversifient leurs salades avec un petit caviar... Ah, et oui, un site breton qui propose ce genre de trucs. Peut-être une spécialité typiquement bretonne, qui sait?

mercredi 5 novembre 2008

Un très long week-end...

Bonjour,
Avertissement: aujourd'hui je raconte ma vie. D'habitude je parle (au moins) un peu de la Russie, mais là, non. D'abord parce que le week-end a été assez mouvementé, et ensuite parce que j'ai rien de spécial à mettre sur la Russie :-(

Long week-end, très long même: 4 jours de "repos". Week-end qui commence vendredi soir, chez Dimitri et Jason, par une petite soirée costumée Halloween.Et en fait, c'était une super idée. Beaucoup sont arrivés costumés, c'était assez varié. Je vous laisse deviner en quoi je me suis déguisé, une photo devrait suffire.


Alors, vous avez deviné qui j'étais?


vendredi après-midi, c'était un peu la course, les russes ne connaissant pas tellement Halloween, va trouver un costume dans une ville pleine d'étrangers et de magasins bizarres... Du coup, la recherche s'est vite transformée en atelier bricolage: un costume de momie en papier WC, un chapeau de Napoléon en papier journal; et je suis assez fier de mon auréole, confectionnée à partir d'un seau découpé et de piques à brochettes...


Alors, pour faire un bon Jésus, il faut:
- Un seau, 40 roubles
- Des piques à brochettes, 15 roubles
- Du papier WC, 6 roubles
- Une bonne paire de ciseaux
- Un drap blanc
- Des cheveux et de la barbe


Samedi, nous avons organisé une "petite" pendaison de crémaillère à l'appartement. Petite dns l'idée, mais après avoir invité l'ensemble des étudiants étrangers de Tomsk, plus autant de russes, on s'est vite retrouvés assez nombreux. Bref, c'était une réussite aussi.


C'est parti pour une petite visite guidée de l'appartement: Voici donc la cuisine, avec des meubles, une cuisinière, un lavabo, on peut apercevoir une table sur la droite,....Ah voila, on voit mieux la table. Mais c'est pas tout, il y a aussi une fenêtre, un frigo, Des chaises, une banquette, et une pomme (si, sur le frigo...)


Dimanche, Katia, ma correspondante russe, est venue passer le week-end à Tomsk. Nous sommes donc allés voir un concert de "rock indépendant" (Ce qui est chiant dans rock indépendant, c'st que ça ne veut pas dire grand chose). Encore du métal russe. Dans la soirée s'est improvisée une petite fête, qui s'est aussi terminée à 6h du matin (comme les deux précédentes), après que j'aie préparé un plat typiquement Français: des pâtes au roquefort (Cocoricooo!)
Charline et moi, apprennons que quelqu'un serait intéressé pour la collocation. Elle s'appelle Kate, elle vient du Canada et, cerise sur le gateau, elle parle très bien russe.

Voici le "coin salon". Il n'y a pas vraiment de salon dans l'appart, donc on a mis le canapé dans le couloir, qui est pas mal grand, et ça donne un petit espace commun assez sympaMa chambre (Bon OK maman je ne peux pas te cacher la vérité plus longtemps... je ne range pas ma chambre...)C'est Charline qui a hérité de la plus grande chambre. Moi j'ai eu le grand matelas et le bureau (NDA: j'ai cherché le mot "bureau" pendant 5 minutes, ça devient vraiment dur de parler dans 3 langues différentes à longueur de journée)Et voici la dernière chambre, qui était libre jusqu'à maintenant, et qui est désormais occupée par Kate, du Canada.

Le lundi fut difficile, très difficile. Tout le monde était complètement cassé, mais après avoir fait visiter Tomsk la mgnifique à Katia, on en a remis une couche, en allant voir Madagascar (Мадагаскар) au cinéma. Kate vient visiter l'appartement. Appartement qui a l'air de lui plaire, puisqu'elle est d'accord pour emménager le lendemain. Le problème du collocataire manquant est donc résolu! Le soir, Katia nous préare des Сырник (Sirnik), un plat excellent à base de Творог (Tvorok). A ce que j'ai compris, le tvorok c'est du lait caillé concentré. Et c'est super bon!


Mmmmmm... les bons Сырники!!!

Donc voila, tout ça pour dire que le week-end fut très chargé. Au niveau de l'appart, tout s'est arrangé: Le prix est raisonnable maintenant que l'on a une troisième colloc, internet marche (pour le moment plus ou moins, mais c'est enn très bonne voie). Ah oui, et il a neigé à Tomsk (un peu). Malheureusement, on est vite retourné à la case "pluie", et la neige n'a pas tenu une journée. J'attends encore avec impatience le "grand froid", histoire d'aller faire des batailles de boules de neige, des bonhommes de neiges, et pleins d'autres trucs cool avec "neige" dedans.

Sur ces bonnes paroles, je vais me coucher céans, car je suis un garçon sérieux, et demain j'ai cours.

jeudi 30 octobre 2008

On a beaucoup exagéré la sibérie!

Bonjour!!!

Hé non je ne suis pas mort... Mais bon avec le déménagement, j'ai quelques trucs à faire: aujourd'hui dans le chapitre "emmerdes de dernières minutes" je demande le visa: Ah mais oui mais si vous déménagez ça change tout, il faut refaire des papiers, le propriétaire doit venir, etc, etc...

Bref, tout ça pour dire que pour le moment je n'ai toujours pas internet à l'appartement. Donc, peu de nouvelles de moi dsl.

Alors aujourd'hui, un petit coup de gueule: On a beaucoup exagéré la Sibérie!!!!! Ben oui, dans mon idée à moi, la sibérie c'était un endroit ou il faisait super froid, trois mètres de neige toute l'année, une température allant de -20 à -40°C; bref, un endroit convivial et où il fait bon vivre!
Et donc, jusque là, je ne vais que de déception en désappointement: la neige, ben oui elle est où la neige? Et la température, parlons-en de la température! On se traine à des températures positives, des +2, +3°C parfaitement ridicules. Et ça fait un moment que ça dure! Alors évidemment, à chaque fois que je parle de ça à un Russe, il me dit "Houla oui mais tu vas voir dans 2 semaines; il va faire -20°C, un truc de fou, t'as jamais vu ça de ta vie!!!". Ok, mais ça fait un mois que j'attends! Je conçois fort bien que le russe soit fier de son froid polaire, immense attrait touristique, mais j'ai l'impression qu'il en fait un peu trop! Alors maintenant je ne suis plus dupe! Ha non, on ne m'y reprendra plus: Donc mettez à jour vos idées préconçues, la Sibérie n'est pas le paradis des vacances dans une ambiance fraîche et joviale, mais plutôt un climat tropical: il fait pas si froid, et il pleut tout le temps.
Ha ça, je m'a bien fait eu, la prochaine fois j'irais en alaska tiens! en espérant que eux tiennent leurs promesses...

A propos de pluie, les russes ont inventé un système de canalisations assez simple et, je dois dire, plutôt efficace. Partant du principe que, de tout façon, l'eau va bien finir par aller autre part, la mairie de Tomsk a fait l'impasse sur les travaux superflus: et ça marche, l'eau, en effet, finit bien par partir (c'est l'affaire d'une semaine en général, s'il ne repleut pas entretemps). Bon, il existe un léger inconvénient bien sûr, principalement pour le piéton: d'une, son trottoir est divisé de moitié. De deux, il y a des trottoirs non goudronnés (en terre, hahaha), des heures d'amusement en perspective! Et enfin, le truc à ne faire sous aucun prétexte, c'est de se tenir à moins de deux mètres de la route.

Pour l'appart, je n'ai pas encore de photos, mais j'en mets dès que possible. D'ici-là, croyez-moi sur parole: cet appart est tout bonnement génial. Le petit souci, parce que bien sûr il y a un petit souci, c'est que pour le moment il nous manque un troisième colloc. Rien de dramatique, mais bon il y a une chambre d'inoccupée et le loyer est un peu plus cher du coup...

Voila avant de partir un petit mot sur la crise: ben alors qu'est-ce qui se passe? Les banques françaises se cassent la gueule? Ca c'est vraiment bizarre, pourtant les domaines de la finance et de la comptabilité ont toujours été on ne peut plus limpides et explicites, comme nous avons pu le constater dans le cours du même nom à l'ESISAR...
J'ai une question: l'Etat veut donner plein d'argent aux banques, mais aux dernières nouvelles il me semblait qu'il était légèrement débiteur l'état, non?
Ici ça va, les banques vont bien apparemment... elles ne pleurent pas pour avoir des financements en tout cas. Bonne nouvelle, si en France ça devient invivable, vous pourrez toujours vous expatrier en Russie!

Bon je vous laisse à vos cracks boursiers!

vendredi 24 octobre 2008

Nouvel appart, nouveau blog!

Salut tous!

Petite brève aujourd'hui, puisque je n'ai pas grand-chose à mettre. Mais je risque de ne plus avoir internet avant un moment...

Donc parmi les nouvelles, il y a bien sûr le déménagement! Ca y est, le contrat est signé, et le déménagement est prévu pour demain. J'emménage donc avec Charline, et si tout se passe bien, il y aura aussi un autre colloc, mais à ce jour inconnu. Enfin bon. Pour parler du contrat, c'est une drôle d'impression que de signer un contrat un peu incompréhensible (vous voyez le langage administratif/juridique français? ben pareil, mais en russe). Bon, de toute façon, on paye en liquide, donc il n'y a pas de risque de saisie, ni de prélèvement automatique abusif...


Bon OK, je signe où?


Emménagement samedi, donc, et après quelques formalités supplémentaires d'enregistrement pour le visa (Il faut apporter quelques papiers mais trois fois rien hein: une attestation de propriété, une attestation de salubrité, un contrat, quelques pièces d'identité, une déclaration sur l'honneur que j'appartiens bien à l'espèce humaine, bref les formalités habituelles)

J'ai été pas mal surpris des réactions sur le précédent article. J'ai un peu l'impression que tout le monde a trouvé Novossibirsk moche, mais c'est pas vraiment l'impression que j'en ai eue, et certainement pas l'impression que je voulais en donner. Alors bien sûr, il y a quelques bâtiments un peu moches, mais c'est pas mortel non plus. Et puis à Tomsk aussi il y a les mêmes, pour peu qu'on sorte du centre ville pour la cité dortoir... Bon, peut-être que je m'y suis habitué aussi, mais moi ça me choque pas.


Tiens pour enfoncer le clou... En Russie il y a du bon vin français! Un "Le sommelier Régis" 1983, c'est pas un excellent cru ça? Le plus affligeant, c'est le prix: 200 roubles, c'est-à-dire environ 6€ pour un litron de vinasse. Oui mais c'est français, donc c'est bon!


Voila, pour finir on me reproche aussi de ne pas parler des cours. Eh ben très bien, je vais parler des cours: c'est très intéressant et ca se passe très bien.
Plus de détails? OK. On a un cours de Computer Graphics, dans lequel on apprend (entre autres) à utiliser les logiciels de traitement d'image et de graphisme les plus communs. Et comme on doit rendre des travaux pratiques, j'ai joint l'utile à l'agréable, et j'en ai profité pour donner un ptit coup de pinceau à mon blog. C'est moi qu'a fait! j'espère que ça vous plaît! Je mettrais plus de musique quand j'aurais le temps.

Voila, c'est tout. A je sais pas trop quand :-)
Jojo

mardi 21 octobre 2008

Week-end à Novossibirsk

Alors voila, après maints projets non aboutis, après plein d’idées de destination, voici le premier « trip » (pour moi) dans une autre ville Russe. Et, pour un premier trip, la destination est évidente : Novossibirsk. 1500000 habitants, la troisième ville russe et la première ville sibérienne en termes de population, et tout ça à quelques 300km de Tomsk. Autant dire rien !


Vous vous demandez : à quoi peut bien ressembler Novossibirsk ? Et bien voila !


Bon, tout d’abord, l’organisation du week-end : Nous sommes partis à 6 : Charline, Kathrine, Iossef, San-in, Martina et moi. Il y a deux possibilités pour aller à Novossibirsk : Le train ou l’autocar. Le train est moins cher, mais il est aussi plus lent (eh oui, c’est comme ça en Russie, pas de TGV les trains roulent à 50km/h). Compter 4h30 en autocar, et 7h en train. Nous avons donc opté pour la solution la plus rapide. Le voyage aller/retour coûte environ 25€ (Le prix que je paye en France pour faire 150km, avec toutes mes réductions). Le départ de Tomsk est programmé vendredi, à 12h10. San-in avait un contact à Novossibirsk (coréen lui aussi), qui nous avait trouvé une place dans un dortoir (car à Novossibirsk, les hôtels sont extrêmement chers, et ils appliquent une règle pour le moins étonnante : les étrangers ne sont pas acceptés…). Moi, j’avais parlé de ce week-end à Katia, ma correspondante russe, qui habite aussi Novossibirsk. Donc dans tous les cas, on ne serait pas perdus dans cette grande ville.


De g. à d. Charline, Kathrine, Iossef, San-in et Martina. Moi je prends la photo…


Vendredi donc, juste après le cours de russe, direction la gare routière, et en route pour Novossibirsk la magnifique ! Dans un superbe autobus avec des petits rideaux bleus à dentelle très kitch, nous voila partis. Au bout de deux heures, pause pipi dans une « aire de repos » russe, c’est-à-dire un endroit où on a taillé un peu la forêt, histoire d’installer des W.C. et un magasin de souvenir et de peluches. Puis nous voila repartis, et nous arrivons enfin à Novossibirsk vers 16h30.


Statue d’un certain Andreï Kryatchkov. Arrivés à Novossibirsk, un rayon de soleil nous permet de profiter de la visite.


C’est là que Katia nous accueille, et « prend en charge » l’expédition. Et c’est parti pour une visite express de Novossibirsk : Quelques places et statues, la grande Place Lénine (la place principale de Tomsk), le grand théâtre d’opéra et de ballets de Novossibirsk.


La place lénine, place centrale de Novossibirsk, avec le théâtre principal et, évidemment, Lénine, entrouré d'une part de fiers soldats, et d'autre part de travailleurs en liesse.

Lénine, le regard déterminé, un trois-quarts gauche pour la tête, la cape qui flotte au vent, la grande classe quoi…

L'"autre" Novossibirsk. Celui qu'on peut voir en empruntant des rues moins centrales. Les travaux arrivent à point nommé!


Pourquoi « visite express » ? Parce que, très vite, il nous faut prendre le métro pour aller au dortoir. Il s’avère que celui-ci ne se situe pas à Novossibirsk même, mais dans une petite ville adjacente, appelée Akademgorodok (Litt. La ville des académiciens). Et bon, c’est quand même à 40km du centre-ville, et un merdier pas possible pour y aller. Il faut prendre le métro, puis changer de ligne. Ensuite, nous attendons la Gazelle (C’est une sorte de mix entre un bus et un taxi. En gros, c’est une fourgonnette qui suit un chemin prédéfini, et chacun peut demander à s’arrêter ici ou la. La gazelle coûte plus cher que le bus, mais elle va plus vite). Gazelle, donc, qui nous conduit à Akademgorodok. Temps total : une bonne heure et demie.


Le métro russe. Apparemment c’est un peu interdit de prendre des photos, alors je ne m’y suis pas trop risqué… C’est dommage parce que le métro russe vaut le coup d’œil, tellement il correspond au cliché « vieux métro déglingué ». à gauche, Katia.

Charline, toujours très naturelle quand on la prend en photo…


Nous voilà donc dans le dortoir, qui est… comment dire… assez russe. Bâtiment en béton, avec un peu de béton ça et là pour faire joli. Mais bon les chambres sont grandes, et le tout assez propre (pas de cafards, pas de souris,…). Katia nous invite à prendre un thé dans son dortoir. Même idée de base, avec trois lits dans une chambre au lieu de 2. Mais pareil, le dortoir est propre. Katia nous raconte qu’il y a bien pire (et c’est pas la première fois que j’entends ça) : Des dortoirs avec des souris, des dortoirs avec les douches au rez-de-chaussée, ou pire, avec des douches dans un autre bâtiment. Le top en hiver !


Notre dortoir (obchejityé en russe)

Qui dit dortoir en béton armé, dit aussi lattes de lit en acier trempé… Indestructible ça monsieur ! Comment ça, pas confortable ?


Le lendemain, debout à 10h, direction le zoo (l’une des attractions principales de Novossibirsk). En chemin, la neige commença à tomber, et la température diminua rapidement. Nous nous retrouvons donc dans un zoo complètement vide, en compagnie de lions et de panthères qui ne devraient pas vraiment connaître la neige (normalement), et qui, par conséquent, sont un peu léthargiques.


Quelques perchoirs


L’ambiance dans le zoo était vraiment étrange : pas un chat (enfin si, mais dans une cage), pas un bruit, à part un occasionnel rugissement et les croassements des corbeaux (ça croasse un corbeau ? je sais pu…), un froid de canard, pour continuer dans les expressions animales… Bref, nous voila tous à se réchauffer au coin du feu d’un vendeur de brochettes.


Aaaah c’est plus mieux !!!


Ensuite, Katia propose d’aller voir un ballet au théâtre. Proposition acceptée à l’unanimité, évidemment ! Le théâtre de Novossibirsk est un des plus grands et des plus prestigieux de Russie. En plus, la place revient à environ 4€. Nous voila donc dans le magnifique théâtre, un peu « tenue correcte exigée », binocles à la main et… surprise ! Ce n’est pas un ballet, mais un opéra ! Un opéra de trois heures ! En russe ! Je n’étais encore jamais allé voir un opéra, c’est maintenant chose faite. Et c’était bien sympa finalement.


Le grand théâtre de ballet et d'opéra de Novossibirsk. Tenue correcte exigée!


Puis, on prend le bus pour retourner à Akademgorodok. Bus qui nous dépose à l’autre bout de la ville, c’est-à-dire à 1km environ du dortoir. C’est pas grave, ça nous permet de découvrir un peu plus cette petite ville. Attention, instant culture : Akademgorodok a été construite pendant l’URSS, et cette ville était un peu le fleuron soviétique en termes de qualité de logement. Elle contient énormément d’universités, et d’entreprises de pointe. Les soviétiques, en construisant cette ville, cherchaient à attirer les chercheurs et les pointures, avec un cadre agréable, des logements spacieux, un endroit proche de la grande ville, mais plus tranquille.


Allez hop! un p'tit marteau-faucille... Vous remarquerez que je ne dis pas que des conneries, le bâtiment juste derrière est d'un vert forêt du plus bel effet!


Cette ville revêt donc un intérêt particulier, car elle représente l’idéal de confort de l’ex-URSS. Et évidemment, c’est mieux que les bâtiments usuels, les immeubles sont peints en différentes couleurs, tout n’es pas gris. Les rues sont agréablement disposées, avec de petites places un peu partout, des aires de jeu, etc...


Des petites places agréablement disposées... mais un peu à l'abandon!


Mais bon, ce n’est pas non plus l’idylle, la ville reste imprégnée de cette ambiance Ex-URSS : grands immeubles partout, parcs à l’abandon, bâtiments délabrés… Bref, c’est d’un autre âge.


Bon OK c'est moche. Mais est-ce que c'est vraiment plus moche que toutes les nouvelles constructions "modernes" en France? Et au moins ici les immeubles ont l'excuse de l'âge...

Dès qu'on s'écarte des rues principales, ça donne ça.


Bon point : Akademgorodok se situe à 5 minutes à pied de la mer. Hé oui, Il y a aussi la mer en Russie. En fait c’est un barrage qui a créé une immense (mais vraiment immense) étendue d’eau. Dimanche matin, nous sommes donc allés à la plage. Mais, en cette mi-octobre, il n’y a pas grand monde…


La plage d'Akademgorodok. Évidemment, en cette saison c'est un peu désert...


Le bus retour partit à 17h50, et le trajet fut mouvementé. Pas moyen de dormir !
Voila, c’est tout pour Novossibirsk. Quelques impressions en vrac : Novossibirsk est une grande ville, très grande même, et s’il y a quelques places qui valent le détour, la ville n’est pas réputée pour sa beauté.


Cette église est assez intéressante. Elle a été construite ici, en plein milieu de la rue, car elle se situe exactement au centre géographique de la Sibérie.


La plus grande partie de Novossibirsk est constituée de quartiers résidentiels grisâtres, et elle correspond plus que Tomsk à l’idée qu’on se fait d’une ville russe (mais en même temps, je ne suis pas venu en Sibérie pour y voir des temples hindous). En revanche, c’est une ville assez active culturellement, il existe pas mal de musées, le zoo et le théâtre bien sûr. C’est une ville qui doit être très agréable à vivre (si on met de côté les -20°C en hiver, bien sûr). Mais c'est vrai aussi que la vie y est bien plus chère qu’à Tomsk, et si la ville est très bien desservie par les transports en commun, les déplacements prennent vite du temps et cela peut se révéler barbant. Katia, par exemple, passe trois heures chaque jour dans le bus pour aller à l’université. Et ça, c’est typiquement le truc que je ne pourrais pas faire.

Sur ce, je vais me coucher ! Bientôt, pleins de changements sur le blog…