jeudi 18 décembre 2008

Formalités administratives d'avant départ

Coup de gueule contre cette administration à la con, qu'est l'administration Russe!
Petit résumé des démarches administratives d'enregistrement, histoire de remettre les choses dans leur contexte:

Pour partir en Russie, il faut donc:
- Obtenir un visa de 3 mois Maximum à l'ambassade de Russie (et je passerais sur les tribulations relatives à cette démarche, test HIV négatif et autres...)
- Une fois arrivé en Russie, il faut remplir une carte d'immigration à l'aéroport (ce passage un peu délicat est à bien préparer pour les non-russophones, puisque ladite carte doit être remplie en russe...)
- Enfin, une fois arrivé dans le lieu de résidence et ce, dans un délai de trois jours après la création de la carte d'immigration, il faut s'enregistrer (c'est-à-dire indiquer aux autorités le lieu de résidence)

Donc tout ça c'est très bien, ça s'est très bien passé pour moi... Le problème, bien sûr, est que je ne dispose que d'un visa de 3 mois. Il faut donc prolonger le visa. Et c'est là que ça se corse!
A l'université, il existe un bureau qui ne s'occupe que de ça: la "dame des visas" a donc demandé nos passeports, qu'elle a précieusement conservé un mois durant (pourquoi un mois???)
Petit rappel: En Russie, il est interdit de se promener dans la rue sans papiers d'identité!!!!! Ce qui veut dire que, pendant un mois, tous les étudiants étrangers étaient passibles d'une amende de 60€, s'ils se faisaient contrôler dans la rue.

Mais passons. Un mois plus tard, le visa est prolongé: je dispose donc de mon passeport, et d'un visa séparé. Sauf que là, bien joué de la part de l'université, ils ne nous donnent pas le visa, mais juste une photocopie! Premier problème: je me retrouve sans visa, donc techniquement je n'ai pas le droit de rester en Russie. Impossible de voyager, impossible de rentrer en France, impossible de rien faire!

Alors bien sûr, dans ma candide naïveté je suis allé voir cette "dame des visas", lui demandant cordialement mes papiers dans un russe approximatif. Eh bien non, madame ne peut pas me rendre mon visa! Il faut d'abord remplir un document!
Très bien, je ne suis qu'invité dans ce pays, je dis rien. En quoi ça consiste, ce papier? En un liste de 7 bureaux dans lesquels je dois me rendre et demander des signatures.

Voici une liste rapide de mes allers-retours:
bureau 402: une signature. bureau 412: une signature, bureau 501: fermé, dortoir: la responsable n'est pas là, bureau 423: plan pour aller à la bibliothèque, bibliothèque: une signature, dortoir: une signature, bâtiment КЦ bureau 414: une signature, bureau 406: une signature.

Pour la 7ème signature, surprise!!!! Je me retrouve avec un deuxième papier, et celui-là il faut le faire signer par tous mes professeurs!!!!! Bon, encore une fois très bien... je fais signer tous ces papiers, et retourne au bureau des visas, la tâche accomplie (le tout m'ayant quand même pris une semaine)
Et là la dame me dit: "très bien, maintenant il faut rédiger une lettre officielle de demande de visa, et la faire signer au bureau 501". Génial, on est jeudi, je pars dans deux jours et j'ai toujours pas mon visa! "Donnez-moi mon visa SVP, je n'ai plus le temps pour des formalités, lui dis-je.
- Quand est-ce que vous partez?
- Après-demain
- Oh bah c'est bon, il vous reste du temps!"

AAAAAAAAAARRRRRRRRGGGGGGHHHHHHH!!!!!!!!!!


Whaou que de magnifiques signatures et tampons!

Direction bureau 501, la dame me dit "voila, c'est signé, maintenant il faut aller la faire contre-signer au bureau 405"

Puis au bureau 405 "voila, c'est signé, vous n'avez plus qu'à l'amener au bureau 421"

Bureau 421, personne. Hah, super on est jeudi soir et je n'ai toujours pas mon visa... Merci l'administration Russe.

Je trouve ça complètement scandaleux, que l'école nous prenne en otage de cette façon, ne nous laissant le droit de récupérer le visa que lorsque bon leur semble. Déjà, ce genre de formalités à la con, je ne vois pas pourquoi c'est moi qui doit me les taper. Franchement, circuler de bureau en bureau, et faire contre-signer une demande de récupération de visa je pourrais m'en passer. Et puis c'est quoi cette "demande" de récupération de visa? une "demande"? Ca veut dire qu'ils peuvent refuser? Non c'est mon visa, il y a mon nom écrit dessus, c'est ma pièce d'identité et je suis quasiment sûr que ce qu'ils font, c'est complètement illégal!

Alors bien sûr je suis allé dire ce que je pensais de leur système à la con à celle qui sembait à peu près diriger le tout, et ele n'a pas été foutue de me dire autre chose que des inepties du genre "Ah mais oui mais pour les russes cest la même chose (oui, je suis sûr qu'on leur vole leur visa pour la Russie)" et "Ben oui mais c'est comme ça moi je peux rien y faire
-- Très bien, alors dites-moi à qui je dois me plaindre!
-- Mais à qui vous voulez vous plaindre? A Poutine? Au président?"

A croire que Poutine dirige l'Université Polytechnique de Tomsk. Ils ont beau dire que l'URSS n'est plus, des fois il y a quand même des comportements qui restent, et dans le genre, le "ah mais oui c'est comme ça c'est nul mais personne n'y peut rien" est des plus affligeants.


Voila pour les nouvelles du jour, un peu acerbes certes, mais je viens de perdre une semaine à courir dans tous les recoins de l'université pour réclamer des signatures, donc comprenez mon léger agacement. En tout cas, une chose est sûre, c'est que mon visa ils sont pas prêts de le revoir!

mercredi 10 décembre 2008

Красноярск

Tout d'abord, un petit coucou à Dominique, la maman de Lou. Car, la semaine dernière, le Françomètre de Tomsk a fait un bond prodigieux, lorsque j'ai fait la connaissance de Lou, étudiante à Tomsk (TGU). Un instant, nous fûmes donc 5 français! Fûmes, car Lou repartait hier pour la lointaine France. Et donc, Dominique doit être la seule lectrice de mon blog que je ne connaisse pas (et ça me fait très plaisir). Donc, merci Dominique, et bon retour, Lou!


Tadaa! traditionnelle photo d'avant départ! De g. à d: San-in, Soutchol, Kathrin, Charline, Iosef.

Mais revenons au sujet: Красноярск (Krasnoïark), lis-je sur Wikipedia, est une ville de Sibérie, en Russie, et le centre administratif du Kraï de Krasnoïarsk. Située à 4096km de Moscou, et peuplée d'environ un million d'habitants.
Krasnoïarsk, continué-ma-revue-de-presse-je, est la deuxième plus belle ville de Sibérie, juste après Tomsk, indique le petit fûté. (Ce qui indiquerait à priori, que Tomsk est quand même mieux, faut pas pousser)

Pour ce qui est des détails techniques, Krasnoïarsk est située à 650km de Tomsk, c'est-à-dire pas grand chose, environ 15 heures de Train et une heure de décalage, c'est la capitale de la deuxième plus grande région de sibérie. En effet, le kraï de Krasnoïarsk remonte jusqu'au nord de la russie, et s'étend sur 2,5 millions de km², tout ça pour environ 2,5 millions d'habitants. Nul besoin de calculatrice, je fais tout le travail pour vous: cela donne du 1 habitant au kilomètre carré, ce qui est bien mais pas top.

L'objectif était donc d'aller visiter cette belle ville pendant le week-end. L'équipe habituelle: Kathrine, Iosef, San-in, Charline, Soutchol et moi-même. Petit groupe de 6, parfait pour voyager.
Etant donné le temps de trajet pour le moins important, nous avons décidé de partir le jeudi soir, histoire de profiter un peu de la ville. Deux moyens de transports à notre disposition: L'autobus: 14 heures de route, pas confortable, pas moyen de dormir, c'est chiant, pas de place,... et le train: 15 heures de route, des lits pour dormir, plus de place, moyen de discuter,... Après mûre réflexion, nous nous décidâmes pour le train.


Que c'est triste, un train qui siffle dans le soir...


Jeudi soir, me voila donc pour la première fois de ma vie dans un train russe. Et c'est, comment dire... différent du train français. Sur tous les points. Déjà, il y a de la place, plein de place: Les trains sont beaucoup plus grands, et là où la SNCF se serait débrouillée pour caser 4 personnes, la RJD en met deux. Pareil pour les lits, il y a de la place. Ensuite, nous avons choisi la 3eme classe: c'est-à-dire pas de compartiment. Les places sont segmentées, mais tout le monde est un peu avec tout le monde quand même. Enfin, dans un train bourré de russes, on est un peu l'attraction du coin. Pensez donc: un tchèque, une allemande, deux coréens, une suisse et un français, c'est coloré comme groupe. Donc, le train c'est long, mais on s'occupe sans problème. Jouer aux cartes, discuter avec les voisins "Et comment on dit ceci cela en français?"
Ça se passe très bien.


Ça c'est un vrai train ça monsieur! Pas comme les téguévé qu'ils font maintenant, c'est nul! Avant on savait faire des trains de qualité!


Et puis, pour une raison inconnue, le train en question s'arrête pendant 6 heures dans la sympathique petite bourgade de Taïga. Sympathique petite bourgade de 20.000 habitants, elle porte étonnamment bien son sympathique petit nom: qu'est-ce qu'il y a à voir à Taïga? Une sympathique petite gare, une sympathique petite rue principale complètement déserte... je crois que j'ai fait le tour... Ah, tous les russes disent qu'on peut aussi y rencontrer quelques sympathiques voleurs, brigands, criminels en tous genres. Bref, pas la ville de mes rêves.


Ah... quelle sympathique rue principale!


Le lendemain, nous voilà arrivés à Krasnoïarsk. Objectif n°1 acheter les billets de retour (oui, car il faut savoir que dans la gare de Tomsk, ils ne vendent que des billets au départ de Tomsk). Donc c'était un petit peu le moment épineux, est-ce qu'il va y avoir des place, et évidemment ça n'a pas loupé: plus de place pour dimanche soir. Roh quel dommage on va être obligé de prendre des places pour lundi, et rater une journée de cours! Ça c'est ballot.


Krasnoïarsk, sa gare...

Krasnoïarsk, sa rue principale...


Ensuite nous rencontrons Petra, une étudiante Tchèque, qui connaissait Iosef, et qui a proposé de nous héberger pour le week-end. Ensuite, direction le centre-ville. Krasnoïarsk est une très belle ville. En fait, ça ressemble plus à une ville que Tomsk. Le centre-ville est parsemé de décorations de Noël, et de statues çà et là. Et, sur la rue principale, quelques haut pareurs diffusent en premanence de la musique. La rivière de Krasnoïarsk est bien plus imposante que notre Tomè, et d'ailleurs, elle n'est pas gelée.
donc ça c'était vendredi.


La-rivière-qui-traverse-Krasnoïarsk-et-dont-je-ne-me-souviens-plus-du-nom


Samedi, on continue la découverte de Krasnoïarsk: La Студгородок (la ville des étudiants). Un cinéma d'art et d'essai propose "La boum" en version russe. J'aurais bien aimé voir ça, mais malheureusement j'étais le seul...
c'est pas grave, à la place on va Кататся en patins à glace. Pas loin de chez Petra, il y a une immense patinoire (extérieure bien sûr). Entrée: gratuite; Location des patins: 50 roubles (1,5€) de l'heure. Information pertinente n°529: sue les patinoires russes, on tourne dans le même sens qu'en France. Et ça, je me demande comment ça s'est passé... Est-ce qu'il y a eu un jour un immense colloque des patinoires du monde entier? "Bon alors les gars faut prendre une décision maintenant! plutôt sens des aiguilles d'une montre, où plutôt sens inverse?"


Krasnoïarsk toujours, vu d'en haut. D'ailleurs, il paraît qu'il est interdit de prendre les ponts en photo en Russie...

Et voici un concept bien étrange: un fast-food URSS! Ils affichent des marteaux et des faucilles à tour de bras, et vendent du coca-cola. Tout va bien, aucune contradiction!


Dimanche, c'est journée ski! On se lève tôt le matin (10h), pour partir tôt (12h), pour bien profiter. Arrivés à la station, petite déception: la "station" consiste en fait en deux télésièges (dont un qui ne marche pas) et 4 pistes (dont 3 qui sont fermées). Mais c'est pas grave, c'était la première sortie ski de la saison, et c'était génial quand même. Pour Soutchol, c'était sa première fois sur des skis. Il s'est bien débrouillé, mais bon il s'est démerdé pour casser ses deux bâtons... coincés sous la télésiège, et crouic! 750 roubles!


Krasnoïark de nuit, surplombé par la station de ski. Enfin... disons plutôt la piste de ski!


Après le ski, direction le Théâtre d'état de Krasnoïarsk d'opéra et de ballet, pour aller voir un ballet "Le lac des cygnes". Bon, en Russie c'est quand même un truc à faire, aller voir le lac des cygnes. Et ben voilà, maintenant c'est fait, c'est plus à faire. Le ballet aurait pu me plaire, je ne pouvais pas savoir avant d'en voir un. Maintenant je sais (wouhou).


Des datchas pleines de couleurs


Et voila qu'arrive le lundi, dernier jour. Notre train part à 15h, pendant le court laps de temps qu'il nous reste, nous visitons les Дача (Datchas). Une Datcha, c'est une petite maison de campagne. Et quasiment toutes les familles russes qui habitent en ville ont leur Datcha. Ce n'est pas forcément un château avec 2300 hectares et un petit bout de vigne pour sa consommation personnelle. En fait, une Datcha ressemblerait plutôt à une petite cabane avec un petit bout de jardin. Les russes y vont en été, la plupart d'entre eux en profitent pour cultiver quelques légumes. Puis, quand vient l'hiver, ils retournent vivre en ville. Alors évidemment, comme Krasnoïarsk compte un petit million d'habitants, ça fait un paquet de datchas. Des quartiers entiers, des kilomètres et des kilomètres de datchas, à perte de vue! Toutes côte à côte, avec une petite barrière délimitant les 10 m² de jardin. Bref, un quartier vraiment joli à voir.


C'est tentant, une petite maison comme ça!


Sur le trajet de retour, on fait la connaissance d'un groupe de gamins de Tomsk, qui étaient partis faire un tournoi de ping-pong. Tous très sympas, on a pu jouer au Dourak, le jeu de cartes typiquement russe; et on s'est essayés au Baccalauréat (on choisit une lettre au hasard, et il faut trouver un prénom, un animal, un arbre, un métier, etc... qui commence par cette lettre). Mais bon faut bien dire ce qui est, en russe c'est un peu chaud.


Wow! un peu long l'article! Je m'arrête là. Pour conclure, Krasnoïarsk est une très belle ville, ça vaut le coup de la visiter, même si Tomsk c'est mieux.

Voici quelques autres photos en diaporama:

Et voila l'adresse de l'album photo, pour les voir en grand... et en plus vous pouvez même laisser des commentaires (enfin je crois)

Sur ce, au revoir, portez-vous bien, tout ça tout ça!